Agroalimentaire : une industrie en pleine transformation
15/09/2021
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Technical Articles
Autrefois très manuelle, l’industrie agroalimentaire (IAA) voit ses processus de fabrication s’automatiser de plus en plus… Les industriels améliorent ainsi leur productivité, fiabilisent leurs process de fabrication, mais surtout garantissent ainsi une meilleure sécurité alimentaire en limitant toute intervention extérieure lors de l’élaboration des recettes.
Cette transformation industrielle, qui a commencé il y a plusieurs années maintenant, amène les industriels à utiliser de plus en plus de machines spéciales pour automatiser leurs processus de fabrication de produits alimentaires et augmenter les cadences. Comment ces industriels arrivent-ils à s’équiper ? Qui sont les équipementiers ?
Bien que la presse relate régulièrement les conflits d’intérêts entre le consommateur qui souhaite préserver son pouvoir d’achat, le producteur qui souhaite vivre de son exploitation agricole et le distributeur qui veut préserver sa marge, on ne trouve quasiment aucune publication sur ces chevilles ouvrières essentielles que sont les équipementiers.
Intéressons-nous à ce secteur très particulier de la fabrication d’équipement industriel à destination des IAA et ses principales informations économiques au travers du tour d’horizon abordant les 4 thèmes suivants :
- Quels sont les principaux déterminants économiques du secteur ?
- Quelles sont les caractéristiques des entreprises françaises ?
- Quel a été l’impact de l’épidémie Covid-19 pour le secteur ?
- Quelles mesures de relance pour soutenir la reprise d’activité ?
LES DÉTERMINANTS DU SECTEUR ÉQUIPEMENTIER
Influencé par 5 grands facteurs, le dynamisme du secteur tient d’un savant équilibre :
- Les investissements des IAA : les industries alimentaires sont la principale cible commerciale de ces équipementiers. Leur niveau d’activité a donc un impact direct sur le chiffre d’affaires du secteur.
- Les investissements de l’agriculture : au sein de ce secteur, la viticulture et la production de lait ou de produits laitiers sont deux segments qui utilisent de plus en plus d’équipements du fait de leur volonté d’amélioration de compétitivité
- La demande et la concurrence étrangère : près de la moitié (41,5 % en 2018 selon Xerfi) des équipementiers sont fortement tournés vers l’exportation, surtout extra-européenne (54 % des exportations françaises en valeur en 2018). En retour, ces équipementiers sont confrontés à une forte concurrence étrangère, près de la moitié (en valeur) des machines et des pièces de rechange étant importée.
- Le marché de l’occasion : la crise économique liée à la COVID-19 ayant fortement affecté l’industrie agroalimentaire, de nombreuses entreprises privilégient les machines d’occasion pour renouveler leur parc matériel. Ce changement de paradigme impacte directement les revenus des fabricants, la vente de machine neuve constituant l’essentiel de leur chiffre d’affaires.
- La recherche de compétitivité : cette quête permanente se traduit pour les industriels alimentaires par une chasse au gaspillage, qu’il soit énergétique ou de temps. Ainsi, les équipements moins énergivores, plus rapides ou multifonctionnels seront générateurs de meilleurs revenus pour leurs fabricants.
LE PAYSAGE FRANÇAIS
Au vu de l’importance du secteur de l’industrie agroalimentaire en France (6 % du PIB), il est surprenant de constater que la proportion de constructeurs de machines et équipements de process soit aussi faible. En sortant du scope d’analyse les sociétés fabricant des équipements à destination des métiers de bouche et de la restauration, il reste moins de 150 sociétés dont plus de la moitié emploient moins de 20 salariés.
Cela n’empêche pas pour autant ces entreprises d’être résolument tournées vers l’export puisque cela représente un peu plus de 40 % du chiffre d’affaires du secteur. En outre, les plus grosses entreprises exportatrices s’avèrent être celles dont les filiales proposent l’installation de lignes complètes de process et pour certaines d’entre elles le taux de chiffre d’affaires à l’export avoisine même les 80 %.
Cependant, cela n’est pas suffisant pour faire de la France un champion européen dans le domaine puisque l’Allemagne et l’Italie (dont WAMGROUP®) font largement mieux au palmarès des constructeurs européens.
L’IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE
La crise sanitaire en cours aura marqué l’industrie agroalimentaire par une stagnation du chiffre d’affaires couplée à une baisse de rentabilité et un manque de visibilité sur toute l’année 2020 et le début de 2021. Cela les aura conduits à la prudence sur les investissements et plus particulièrement à annuler ou différer leurs projets de renouvellement ou d’acquisition d’équipements neufs au profit de l’occasion.
Selon l’INSEE et Xerfi, cette prudence aura conduit à une contraction des investissements sous la barre des 7 milliards d’euros en 2020, en recul de 3 % par rapport à 2019.
Du côté des équipementiers, l’année 2020 aura été bien plus rude avec une baisse du chiffre d’affaires du secteur de 9 %, du jamais vu depuis 2009. La chute des ventes de matériel neuf n’aura pas été compensée par la revalorisation des prix de vente, la forte concurrence étrangère sur le marché français jouant sur l’offre tarifaire.
À l’inverse, les entreprises françaises de fabrication de lignes complètes n’ont pas su maintenir leur activité à l’export sur les marchés européens et nord-américains (−20% sur un an). Les baisses les plus fortes ont été enregistrées pour les machines dédiées à la fabrication de produits laitiers et à celle des produits de boulangerie/pâtisserie et de biscuiterie.
LE PLAN DE RELANCE
Afin de soutenir l’activité économique, le gouvernement a mis en place plusieurs programmes d’aides économiques au travers de son
plan de soutien. Fin juillet 2020, 470 milliards d’euros ont ainsi été injectés dans le soutien à l’économie.
Ce plan se poursuit depuis peu au travers du
plan de relance et du
train de la relance qui sillonne la France depuis début septembre.
Le plan de relance propose de nombreuses aides et dispositifs d’aides à l’investissement, de bonus écologique ou d’appel à projets qui concernent notre secteur d’activité ainsi que la production agricole au travers de l’appel à projets
“structuration des filières agricoles et agroalimentaires” mis en œuvre par
FranceAgriMer.
Attention, la date limite de dépôt des dossiers est au 31 décembre 2022 sous réserve que l’enveloppe budgétaire ne soit pas intégralement consommée.
Comme le précise le site de l’appel à projets, tous les acteurs des filières agricoles et agroalimentaires (exploitations agricoles, OPA, coopératives, entreprises de transformation agroalimentaires, négoce et distributeurs) peuvent déposer des dossiers afin de bénéficier d’une subvention permettant de financer des dépenses immatérielles et des investissements matériels pour des projets visant à développer les filières de produits agricoles et agroalimentaires (hors protéines végétales, déjà couvertes par le plan protéines).
Nous l’avons vu, l’industrie agroalimentaire française est en pleine mutation, comme partout ailleurs dans le monde, et cela amène des industries manufacturières à se développer avec elles.
L’automatisation croissante des process nécessite des machines toujours plus précises et la réglementation de plus en plus stricte leur impose d’être toujours plus respectueuses de l’environnement (baisse de la consommation électrique, réduction des temps d’utilisation, diminution de la consommation d’eau, etc.).
Ces évolutions continues des process et des règles amènent des groupes comme le nôtre à faire constamment évoluer nos équipements pour satisfaire les besoins de nos consommateurs finaux que sont la population mondiale. L’industrie alimentaire n’a cessé d’évoluer depuis des siècles et l’apport de la technologie lui fait effectuer un nouveau saut technologique pour lequel nous sommes fiers d’apporter notre expertise.